Connaissez-vous la biophilie ?
« En 1984, l’entomologiste E.O. Wilson, de l’université de Harvard, avança l’hypothèse de la biophilie, soutenant que les êtres humains éprouvent une attraction innée pour les organismes vivants. Cette attraction est logique du point de vue de l’évolution. « Dans une mesure encore sous-évaluée par la philosophie et la religion, écrivait-il, notre existence repose sur cette inclination, notre esprit en est tissé, l’espoir est porté par son courant. » J’aime cette hypothèse. Elle explique beaucoup de choses: quand nous construisons un mur entre nous et le monde naturel et ses sources de réconfort et d’appartenance, n’éprouvons-nous pas une agitation autodestructrice, comme un papillon de nuit solitaire dans un bocal? Et l’hypothèse de Wilson est pleine d’espoir: si les humains aiment naturellement les organismes vivants de cette planète – tous les systèmes biotiques qui s’enfouissent, respirent, se reproduisent, les fondements de nos propres vies -, alors peut-être pourrons-nous trouver une manière de nous comporter vis-à-vis d’eux avec amour. »
Kathleen Dean Moore, Sur quoi repose le monde ?, Éditions Totem.