Une civilisation où la femme occupe une place surprenante vue par nos yeux contemporains.
« La femme égyptienne est mince et sensuelle. Elle aime se promener la poitrine au vent, vêtue d’une robe semi-transparente. Elle divorce selon son bon plaisir. Elle gère ses affaires sans en référer à son époux et lègue ses biens à qui elle veut. Elle boit et mange en public et en compagnie des hommes. Dans l’Égypte antique, le statut de l’épouse vaut celui de son conjoint, même si les deux membres d’un couple assurent des rôles opposés et complémentaires. Au premier, le monde extérieur, à la seconde, le monde intérieur.
L’homme est paysan, ouvrier, serviteur ou artisan. Il assure les revenus principaux de la famille. La femme est la maîtresse de maison, responsable de toutes les tâches ménagères. Un grand classique, mais, ce qui est remarquable, c’est qu’une fois son travail domestique achevé elle peut se consacrer à une activité économique pour son propre compte. Faire du commerce, par exemple. Si son ménage est aisé, elle peut aussi se tourner vers des activités religieuses, telles que prêtresse (à titre bénévole), ou encore servir les dieux dans le temple local en dansant et chantant en leur honneur.
Certaines femmes sont scribes.
« Nous savons par exemple que, dans le village des artisans de la Vallée des Rois de Deir el-Médineh, il y avait une dizaine de femmes sachant lire et écrire les hiéro. glyphes», explique l’égyptologue Guillemette Andreu-Lanoë. La femme n’est absolument pas sous la coupe de son époux. Et pour cause, aucun précepte religieux ne l’impose! Le mariage se borne à un contrat notarial qui peut être établi à la demande de l’un ou de l’autre. L’épouse conserve la propriété des biens qu’elle apporte dans le couple.
Elle peut les donner à qui bon lui semble et partir avec en cas de rupture. Car les couples égyptiens peuvent divorcer!
Oubliez les vieux schémas. Dans le ménage égyptien, c’est la femme qui est le pilier de la famille. Toutes les représentations picturales du couple la montrent soutenant physiquement son mari ou l’entourant d’un bras protecteur, à la hauteur des épaules ou de la taille. Dans les textes funéraires, le mari appelle souvent sa femme «ma soeur».
Extraits du numéro spécial du magazine Le Point sur l’Egypte.