𝐿𝑒 11 𝑑𝑒́𝑐𝑒𝑚𝑏𝑟𝑒 2034 𝑎̀ 𝐿𝑦𝑜𝑛, 𝑙𝑎𝑏𝑜𝑟𝑎𝑡𝑜𝑖𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑙’𝑖𝑛𝑛𝑜𝑣𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑢𝑟𝑏𝑎𝑖𝑛𝑒 𝑒𝑡 𝑒́𝑛𝑒𝑟𝑔𝑒́𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒.

Chère Violette,
Me voilà à nouveau en train de pianoter sur mon clavier pour vous écrire.

Vous, ministre de la Culture – du moins, si ce gouvernement tient jusqu’à la fin du mois, ce qui, soyons honnêtes, n’est pas gagné. Mais je m’égare.

[ 𝐴ℎ, 2034.
𝐿𝑒𝑠 𝑣𝑜𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠 𝑣𝑜𝑙𝑎𝑛𝑡𝑒𝑠? 𝑇𝑜𝑢𝑗𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑝𝑎𝑠. 𝐿𝑒𝑠 𝑟𝑒𝑝𝑎𝑠 𝑒𝑛 𝑝𝑖𝑙𝑢𝑙𝑒𝑠? 𝐸𝑛𝑐𝑜𝑟𝑒 𝑚𝑜𝑖𝑛𝑠. 𝑀𝑎𝑖𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑒𝑠𝑝𝑎𝑐𝑒𝑠 𝑜𝑢̀ 𝑙’𝑜𝑛 𝑠𝑒 𝑠𝑒𝑛𝑡 𝑏𝑖𝑒𝑛, 𝑜𝑢̀ 𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑗𝑒𝑡𝑠 𝑟𝑒́𝑢𝑠𝑠𝑖𝑠𝑠𝑒𝑛𝑡 𝑒𝑡 𝑜𝑢̀ 𝑙𝑎 𝑣𝑖𝑒 𝑠𝑒 𝑑𝑒́𝑝𝑙𝑜𝑖𝑒 ? 𝑉𝑎𝑙𝑖𝑑𝑒́, 𝑒𝑛𝑓𝑖𝑛 ! ]

Depuis 2024, notre métier d’expert·e en énergie des lieux, autrefois discret, a traversé l’équivalent de ce qu’a connu l’ostéopathie dans les années 90 : précieux, mais vu comme un brin exotique.

Souvenez-vous, dans les années 2020, quand les architectes ou élus regardaient notre discipline d’un œil perplexe, mi-curieux, mi-sceptique.

On nous demandait : “C’est quoi, exactement, votre truc? C’est comme du Feng Shui?” (Spoiler : pas vraiment, mais merci d’avoir demandé.)

Avance rapide jusqu’à aujourd’hui. 𝐃𝐞́𝐜𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞 𝟐𝟎𝟑𝟒, 𝐥𝐚 𝐦𝐞́𝐭𝐫𝐨𝐩𝐨𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐋𝐲𝐨𝐧, avant-gardiste comme toujours, collaboré avec nous, et est en passe de faire entrer l’énergétique des lieux dans les cursus de ses écoles d’architecture.

Si je vous disais qu’on peut enfin visiter des bâtiments conçus pour être énergétiquement harmonisés dès la planche à dessin ? On appelle ça “𝐥𝐞𝐬 𝐞𝐬𝐩𝐚𝐜𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐧𝐨𝐮𝐯𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐯𝐚𝐠𝐮𝐞”.

Alors chère Violette, en tant que ministre de la Culture, je crois qu’il est toujours bon, entre deux réunions sur le patrimoine et les arts, de rappeler à votre équipe que les lieux des années 2030 ne sont plus seulement des murs. 𝐂𝐞 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐞́𝐜𝐨𝐬𝐲𝐬𝐭𝐞̀𝐦𝐞𝐬.

Mais où en sommes-nous ? Ces cinq dernières années ont marqué un tournant. Collectivités, entreprises, et même les architectes stars ne jurent plus que par cette approche pour concevoir des lieux “intelligents et réussis”.

Ce qui manque encore en 2034, c’est une formation certifiée par l’État. Vous voyez où je veux en venir, Violette ? Vous qui avez déjà soutenu des initiatives ambitieuses pour faire de la culture un pilier sociétal, ne serait-ce pas le bon moment pour pousser cette reconnaissance à l’échelle nationale ?

Et parce que je sais que votre agenda est aussi chargé qu’un bouchon lyonnais un samedi soir, je conclurai en vous lançant un défi : rendez-vous en 2035 pour l’annonce officielle d’une filière dédiée dans l’enseignement supérieur ?