Le confinement s’achève, pour laisser bientôt place à une réouverture vers un extérieur aux contours inédits. C’est pourtant bien le début d’une ouverture, bien qu’elle semble clairement tournée vers l’invisible, tous masqués que nous serons pour nous retrouver.
Nous allons enfin vivre ce passage tant attendu de l’intérieur vers l’extérieur, vital, à l’image de la sève du printemps qui se fraie un chemin quoi qu’il arrive. Cette énergie du vert qui pousse, que nous soyons confinés ou non, ces feuilles qui émergent des branches sèches de l’hiver, sublimées par les fleurs et féminisées par les fruits. Une voix de l’intérieur qui cherche sa voie d’expression à l’extérieur.
Car chaque dynamique d’expansion se crée de l’intérieur vers l’extérieur. Du noyau de l’atome au déploiement fœtal, voilà le sens de la construction universelle. Gaston Bachelard, dans la Poétique de l’espace évoque « Notre maison, saisie en sa puissance d’onirisme, est un nid dans le monde. […] Le monde est un nid ; une immense puissance garde les êtres du monde en ce nid. »
L’intérieur… depuis ce premier lieu de vie dont nous sommes issus, celui qui dans nos entrailles de femmes abrite le premier lieu de vie de nos enfants, en même temps qu’espace sacré de connexion du couple. Cet intérieur que nous portons toutes, femmes ou mères, cette boussole de navigation et de connaissance de nos rythmes quotidiens. La découverte de la puissance de cet espace qui se nourrit, se vit et se purifie. Au même titre que nos lieux, ces intérieurs de vie. Le feng shui des matrices de femmes ? Tout un programme …
De la même manière qu’on ne se laisse pas toucher par n’importe qui, on n’ouvre pas son intérieur à n’importe qui. Ouvrir son intérieur, les portes de son Lieu, est un acte au symbole fort. Sur l’entrée se trouve déposé l’amour qu’on offre à ceux qui le pénètrent. Il peut être passager, léger, comme tout autant puissant et intense. Notre lieu de vie & de travail se préserve et s’honore comme notre corps. Nous ouvrons nos portes et nos espaces avec authenticité, quand nous sommes sûrs. Assurés d’être dans une relation de confiance, d’être accueillis avec le cœur, quelle que soit la nature de la cohabitation qui s’installe.
Puis toute occupation de territoire nécessite des règles. Tout comme on ne vient pas cuisiner dans une salle de bains quand quelqu’un se douche, on ne vient pas occuper le corps de l’autre sans autorisation et sans permission préalable.Si ces règles se trouvent bafouées, a minima nous cohabitons, a maxima nous nous exposons à aller jusqu’à vivre le traumatisme d’une « violation de domicile », sinistre dont j’ai fait l’expérience dans mon Lieu fin novembre 2019. Les mots pourront sembler forts, et pourtant ils me sont venus comme une évidence le lendemain du sinistre. Une bataille d’hommes ivres. Du sang sur les murs de mon intérieur. Précisément les murs de la pièce dont l’énergie-maitre n’est autre que celle associée en médecine chinoise… à l’utérus.
Car Corps et Lieu ne font qu’un. Chaque secteur géographique d’un Lieu est en correspondance avec une émotion et des organes corporels. Ainsi, au sein de l’espace d’une entreprise, proposer à un collaborateur dans une phase de perte de confiance, d’être déplacé dans un nouvel espace, en résonance avec sa propre énergie et celle de ses futurs collègues, peut lui permettre de complètement débloquer son imaginaire créatif et donc de mobiliser à nouveau son implication et son engagement.
Ainsi l’intérieur se doit donc d’être soigneusement observé, préparé et traité si l’on veut que le mouvement de croissance et d’expansion à l’extérieur soit fluide et prospère. Réparer une violation de domicile a été mon processus intérieur de reconstruction proposé par l’isolement du confinement. Faire en sorte que mes intérieurs renaissent, au diapason de l’énergie du printemps. Ce chemin prend fin en même temps que celui du confinement. Pour nous tous, les portes de nos intérieurs vont s’ouvrir pour un retour, certes progressif, vers l’extérieur. Alors, qu’allons nous faire de tous ces moments privilégiés et de prises de conscience que nous avons vécus à l’intérieur ? Ceux qui nous ont peut-être confrontés à nous mêmes, nos doutes, nos remises en question sur notre vie « d’avant » ? N’est-ce-pas enfin le bon moment pour repenser nos espaces de création et de travail ? Pour privilégier la pertinence des énergies de chacun, l’association constructive dans les entreprises d’hommes et de femmes qui se réjouissent de se choisir plutôt que de se subir ? Cette recette miracle d’une entreprise productive aux équipes heureuses existe car elle se construit. Avec humilité, intelligence et engagement.
Comprendre et débloquer les problématiques de l’espace intérieur, pour en extraire nos forces à l’extérieur : c’est plus que jamais la voie que je propose de porter pour soutenir ce tournant qui nous attend dans mes interventions en entreprise,
Enseigner mon savoir pour que nous soyons nombreux à porter et implanter ces nouveaux modes de travail, c’est l’essence de la transmission individuelle de mon expertise, pour laquelle j’ouvre une nouvelle place à la sortie de ce confinement (enseignement en présentiel et à distance).
Anne Uriot – Maître d’énergie des Lieux.